Bestiaire.

« La Nure-onna est une créature amphibie avec la tête d'une très belle femme et le corps d'un serpent. Bien que sa description varie selon les témoignages, elle est décrite comme faisant presque cent mètres de long, un corps musclé recouvert de lourdes écailles, de très longues de longues griffes, des crocs et de longs cheveux rouges. Ses yeux luisent dans le noir et lui offrent une vision thermique utile pour chasser les proies car elle est nocturne. Sa queue est assez musclée et puissante pour abattre un arbre d'un coup et utilise sa longue langue de serpent pour sucer tout le sang du corps de sa victime.

Les intentions d'une Nure-onna sont inconnues, hormis celle de se nourrir. Ce sont des créatures solitaires qui ne se mêlent pas aux autres Kajins, se nourrissant même souvent d'eux. On les connait mal et fort peu car elles - il n'existe aucune Nure-otoko - vivent au plus proche de l'aku no ueki, l'Arbre du Mal, en plein milieu de l'ancien-centre ville. Loin de cet étrange arbre, les Nure-Onna semblent perdent leurs forces. On ignore comment elles se forment mais beaucoup spéculent sur le fait qu'aucun humain ne se change en Nure-Onna mais qu'elles naissent de l'aku no ueki lui-même, par ses racines, et qu'elles le protègent. »

« Les terribles Shikome semblent tout droit sortie de l'Enfer, avec leurs corps hideux recouverts de faciès enfantins et leur visage à moitié en décomposition caché par de longs cheveux gras. Elles ressemblent un peu à d'énormes vers à taille humaine diffusant une puanteur si insoutenable que quiconque la respire est aussitôt pris de spasmes et de malaises s'il ne porte pas de masque à gaz. Aussi connues sous le nom de "Yomotsu-hisame" (du nom des sorcières envoyées par Izanami pour aller chercher Izanagi et le ramener dans le monde souterrain dans la mythologie japonaise), elles furent quelques uns des premiers Kaijins sauvages découverts par la Yomotsu.

Ces Kaijins passent leur temps à chasser et se nourrir mais leur met préféré est la tendre chair des enfants en bas-âge, les dévorant par une trombe immonde et les digérant de longs jours durant. Chaque enfant absorbés se retrouve sur le corps de la Shikome, sous la forme d'un visage grimaçant, ne pouvant plus rien faire d'autre que pleurer et hurler. Entreprenantes quand il s'agit de se nourrir de nourrissons, les Shikome manquent souvent de prudence lorsqu'elles se glissent dans les maisons, les orphelinats ou les cliniques pour dévorer leurs proies, ce qui fait qu'elles sont très connues. Ces Kaijins se forment de la détresse des mères débordées par leur enfants, la haine de leurs propres rejetons les changeant en abominations mangeuses de nourrissons. »

« La Tsuchigumo donne parfois naissance à autre chose que des Jorôgumo chargées de la nourrir. Véritable reine insecte, elle enfante les Ushi-Oni pour défendre les tunnels humides dans lesquels elle réside, sous la ville. Énormes araignées stupides et aveugles, elles disposent d'un corps épais comme celui d'un ours, velus et rempli de poison, la tête cornues pourvue de huit yeux inutiles puisqu'ils se repèrent aux sons et aux vibrations faite par les fils qu'ils tissent. Les Ushi-Oni servent donc de gardiens à la Tsuchigumo, et rien que ça.

Les Jorôgumo les dévorent parfois quand elle n'ont rien d'autres à manger, de même que leur reine. L’existence d'un Ushi-Oni est faite de la négation la plus triste de l'individu (ils pensent collectivement) et de la docilité la plus aberrante ; jamais ils ne se rebellent contre les Jorôgumo qu'ils servent également aveuglément. Cependant ils n'attaquent les humains que si ces derniers sont trop proches du terrier de la Tsuchigumo. »

« Ni-Izanami, ou Inzanami II est ce qu'il reste de l'unité Izanami 00 après son sacrifice durant l’Incident du Mal. Ramenés par la Yomotsu, les restes ont été clonés et génétiquement modifiés pour être maintenus artificiellement en vie. Le but de la manœuvre? Créer une mère pondeuse pour les Kajins crée artificiellement par la Yomotsu, venant donc tous de Ni-Izanami. Ce n'est rien de plus qu'un amas de chairs et d'organes un peu pèle-mêles, ainsi que de corps à moitié développés de l'ancien porteuse de l'unité 00, Sado Kiwako.

Ni-Izanami repose dans un état végétatif au fond des sous-sols de la Yomotsu Corporation, immergée dans un incubateur plein de liquide de Ringer, de chlorure de sodium, de potassium et de calcium et si on peut dire qu'elle "vit", elle est incapable de bouger ou de faire preuve d'intelligence. »

« Daitengu fait parti de ces Kaijin qui vivent au plus proche de l'Arbre du Mal, pouvant se targuer d'être un des Kaijins en meilleure place pour prétendre au titre de Nurarihyon, soit meneur des Kaijins sauvages lucides. Personne ne l'a jamais vu, ou est encore vivant pour témoigner car cette créature unique en son genre ne vit qu'au plus profond de l'ancien centre-ville. Il se nourrit principalement des autres Kaijin pour renforcer sa puissance et se désintéresse des rares humains qu'il pourrait croiser.

Il ressemble un un humanoïde géant incorporant dans son corps massif des parties du corps des créatures qu'il absorbe et, polymorphe par excellence, mute sans cesse : serres tranchantes comme des rasoirs, ailes majestueuses, multiples queues touffues ou écailleuses... son corps est en constante mutation, lui permettant de changer d’apparence à l'envi. On ignore tout de lui, surtout la manière dont il est né : est-il un Kaijin ayant jadis été humain, ou autre ? Nul ne le sait. »

« Onibi est discret, on le remarque à peine. C'est parfois un simple scintillement dans l'obscurité. Une créature éthérée, timide, que l'on ne voit que quelques instants. Une grande forme entre le loup, au coup démesuré et aux multiples paires d'yeux, et l'humain, aux bras larges et aux postérieurs puissants. Ombre scintillante de reflet irisés, il y a dans ce kaijin une forme de grâce et de beauté. Onibi a été créé en laboratoire, afin de satisfaire aux lubies de savants qui voulaient faire de lui un être capable de soigner. Ils réussirent et Onibi suit dans le sillage des unités de la Yomotsu, à peine tangible, léger comme un souffle.

Lorsqu'il se matérialise, pour verser ses larmes sur un ami tombé au front, les plaies béantes se referment, les os se ressoudent, la chair se reconstitue. Il leur rend leurs forces, vulnérable pour quelques instants, devant demeurer tangible. Un coup, un seul, suffirait à le tuer. Mais Onibi se régénère lui-même si rapidement qu'il ne met que quelques fractions de secondes avant de s'envoler de nouveau, intouchable. Il n'attaque pas, jamais. Il soigne, il rôde, il pleure pour ses alliés. Il ne dit rien, flotte simplement, ne touche jamais aux civils, ne touche de toute façon jamais personne, aussi faible qu'un nuage.»

« Cet immense Kaijuu vit principalement dans les grandes profondeurs, ne sortant que très rarement à la surface. Pas agressif, sa taille principalement pose un problème puisqu'en migrant tous les étés, il détruit les villes dans son colossal sillage. Il migre donc une fois par an, pour une raison inconnue, traversant le Japon par la terre pour rejoindre l'océan. Il se déplace très lentement, semblable à une gigantesque baleine avec des pattes larges de plusieurs kilomètres.
Nuribotoke est principalement blindé sur le dos mais son ventre reste son principal point faible. Curieusement cette entité ne se défend pas lorsqu'on l'attaque, se contentant de marcher de son pas lourd en creusant des cratères profonds de plusieurs mètres sous son poids. Une fois au fond de l'eau, il n'attaque ni ne cause de remue-ménage. Il se nourrit de plancton et de krill comme une véritable baleine. Encore très mystérieux, l'on ne sait encore rien de ce Kaijuu, en dehors de sa date de migration approximative, fin juillet. »

« Aussi appelée "Kusobaba" ("vieille qui sent la merde"), la Yama-Uba est un kaijin né de la haine des belle-mères pour leurs brues souhaitant garder leur fils pour elles en un amour maternel bien trop possessif. Créatures sinistres, au visage flottant dans une mer de cheveux noirs et filasses, elles possèdent une odeur pestilentielle et des serres acérées qui jaillissent de leurs cheveux. Leurs longs ongles crochus sont semblables à des lames de rasoir et elle se déplacent en planant. Elles s'attaquent aux jeunes femmes fraîchement mariées, les égorgeant et buvant leur sang en y trempant leur chevelure, source de leurs pouvoirs.
Vulnérables au feu, elles préfèrent l'obscurité et semblent presque invisibles lorsqu'elles se déplacent au ras du sol, sans le moindre bruit. Elles ne parlent pas mais émettent un long cri strident, ressemblant aux ongles raclant un tableau noir. »

« Saezuriishi est une sorte d'affreux Ho-Masubi encore plus hideusement déformé, étant ce qu'on appelle un "Kaijin à l’appétit anormal", se nourrissant d'autres Kaijin. Sa peau lisse dégage une chaleur capable de faire fondre la chair sur les os, et il émane de lui une puanteur soufrée, capable de provoquer l'empoisonnement et l'étouffement de ceux qui respireraient ces vapeurs. Créature unique, il serait né d'un Ho-Masubi particulièrement retord autrefois tenu par la Yomotsu et ne vit que pour la chasse et satisfaire son insatiable appétit.
La bête peut s'enflammer mais son feu bleu est l'un des plus chauds sur Terre, le rendant infiniment redoutable. Il ne semble pas s'intéresser aux humains, ne dévorant que ses comparses avec son immense gueule démesurées, aux dents capables de broyer l'acier. De même les Tokusatsu le laissent indifférent. Il semblerait même presque plus de leur côté... Mais n'hésitera pas à faire fondre l'armure des éventuels gêneurs qui le prendraient en chasse, avec son feu. »

« Ôgumo est une créature unique en son genre : une Jorôgumo libérée du joug de la Tsuchigumo après avoir ingéré d'autres Kaijin et pris en puissance. Deux fois plus grande que ses "sœurs", elle est également un des Kaijin les plus vicieux qui soit. Constamment dédiée à l'ingestion de créatures de toutes sortes - humaines ou Kaijin - elle a pris conscience individuelle après avoir dévoré une unité Kojiki perdue à jamais et à présent c'est cette faim terrible, inextinguible, fiévreuse, qui la tient. Elle est capable de se reproduire aussi bien avec les Kaijin que les humains en pondant dans leur ventre alors qu'ils sont encore vivants, ses petits déchirant les viscères pour sortir et s'en nourrir. Ôgumo tisse sa toile avec patience et perversion, appréciant de voir ses proies se débattre des heures durant dans des pièges complexes qu'elle aurait inventé juste pour l'occasion.

Ôgumo ressemble à une immense araignée au torse humanoïde couvert d’obscènes paires de seins dont les "bras" se terminent par de puissantes mandibules. Son corps recouvert de chitine violacée est particulièrement résistant aux dégâts et elle dispose d'une capacité de polymorphie étonnante : elle peut revêtir l'apparence de n'importe quelle créature qu'elle a déjà vu une fois. Autant dire qu'elle est un des prédateurs urbains les plus dangereux d'Okuse car elle fait parti du trio de Kaijin les plus puissants de la ville avec le Nurarihyon Nichiren et Daitengu. »

« Ikiryô est un Kaijin sauvage né durant l'Incident du Palais du Mal et un des plus puissants survivants dans le temps. Grâce à son corps composé de sortes de bandes de muscles capables de se mouvoir sur de longues distances et de se réagencer, il est une créature métamorphe, prenant l'apparence et les caractéristiques des autres Kaijin ou humains dont il parvient à mémoriser l'apparence. Il est également capable de "déployer" son corps de façon à obtenir une forme de bataille avancée et rigidifier ses rubans de muscles au maximum pour donner une force colossale à ses coups.
Ancien Nurarihyon jusqu'à ce que la terrible Nichiren ne le détrône, il a disparu du paysage depuis plusieurs décennies maintenant. Ikiryô était connu pour son manque d'appétit général : il n'était tenu à aucune faim, ni celle de la chair humaine, ni celle de ses congénères et semblait avoir aucun objectif général en tant que Nurarihyon. Cela ne signifie aucunement qu'il était contre sa propre espèce ou du côté des humains, ou qu'il ne se nourrissait pas, mais simplement qu'il était impénétrable. A présent disparu, celui qu'on surnommait "Hengen" (le Changeforme) est plus une légende urbaine qu'autre chose...»